Art Happens

Dans le solo de danse Dancer of the Year, on voit Trajal Harrell répéter des gestes pour les enregistrer dans son corps, revisiter les mouvements et les stratégies chorégraphiques de projets antérieurs, évoquer et rassembler différentes émotions. Dans un cadre intime, Harrell partage avec nous son travail et nous offre sa danse en cadeau.

Harrell revisite son pedigree artistique et les stratégies chorégraphiques qu’il a développées au fil des ans pour s’exprimer et exprimer (sa propre) identité. Son travail révèle des liens cachés ou traditionnellement moins théorisés – à travers les frontières du temps, du lieu et des cultures – et ouvre des espaces à la création et la représentation d’histoires alternatives de la danse. Ses recherches portent sur la politique de l’interprétation de sa propre identité et de « l’autre », sur l’orientalisme et le rôle de l’appropriation culturelle dans la danse moderne, ainsi que sur le lien historique entre, par exemple, la danse et l’exotisme, l’érotisme et la prostitution. Par exemple, l’influence du chorégraphe japonais Tatsumi Hijikata, qui demandait à ses danseurs de travailler dans des boîtes de nuit pour gagner de l’argent, n’est pas loin. L’histoire spéculative de Harrell permet à d’autres corps, identités et voix de faire partie du récit conventionnel et de le perturber.